Insomnie et hypnose

Alexandro Jodorowsky

Hypnose et développement de la mémoire

Le travail sur l’hypnose et le travail sur la mémoire sont très proches. Il s’agit dans les deux cas d’apprendre à confier à l’inconscient une grande partie du travail. La focalisation de l’attention, la détente, la lutte contre les croyances limitantes et le plaisir d’apprendre et de découvrir en sont les clefs essentielles. Le manque de sommeil, le stress, la mauvaise alimentation mais aussi le manque de confiance en soi peuvent affecter la mémoire.
L’hypnose et l’autohypnose sont deux outils très utiles pour améliorer la concentration et la mémoire.
 Le simple fait de pratiquer régulièrement l’autohypnose va automatiquement améliorer ces deux points. D’abord en agissant sur le stress grâce à l’état de détente et de confort généré par l’hypnose, ensuite grâce aux techniques de visualisation qui augmentent la mémorisation des détails établissant un dialogue avec l’inconscient.
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Il existe deux types de mémoires : la mémoire de travail et la mémoire à long terme. Dans la mémoire de travail, un ensemble d’informations est momentanément retenu et une partie seulement sera confiée à l’inconscient qui va les stocker à plus long terme. La mémoire de travail est limitée et ne peut traiter un grand nombre d’informations en même temps.  Se concentrer sur une tâche et éloigner les pensées parasites, constituées souvent d’angoisse et de stress, est une première nécessité pour libérer de l’espace disponible et affecter un maximum d’énergie au travail de mémorisation.  L’inconscient peut nous aider dans cette tâche si on suscite de l’intérêt pour ce que l’on doit mémoriser (l’inconscient apprécie ce qui génère plaisir, curiosité, ludique...) et qu’on lui indique clairement par l’état de détente que l’ensemble des ressources doit être mobilisé pour le travail de mémorisation. Il va alors créer l’état émotionnel qui va optimiser le processus.  Enfin, l’inconscient ne doit pas être arrêté dans sa tâche d’encodage de l’information par un message " stop". Or, une croyance limitante du type «je suis nul, je ne mémorise rien» est une suggestion. C'est-à-dire une instruction directe à arrêter à un certain niveau le volume de mémorisation à plus long terme ou à limiter le rappel de l’information le moment voulu. Il n’existe pas de limites connues à notre capacité à stocker de l’information, de l’émotion, de la sensation ou de l’apprentissage à long terme.
Nous savons simplement que notre mémoire de travail (à court terme) est, par contre, limitée. La mémorisation passe donc par une stratégie qui consiste à être attentif, à avoir de la curiosité, à être dans un certain état émotionnel, à découper l’information, à la répéter, à limiter la survenue de messages contradictoires...
Un acteur a rarement de la difficulté à mémoriser un texte qui pourtant pourrait apparaître impossible à mémoriser à première vue. L’acteur va utiliser, souvent sans le savoir, le modèle hypnotique pour faire son travail de mémorisation. Il commence souvent par détendre son corps puis joue avec le texte, en observe chaque mot et imagine plusieurs manières de les prononcer, s’immerge dans les situations que lui suggère le texte, son immersion est tel qu’il visualise le personnage et incorpore petit à petit son texte. Le travail de mémorisation est totalement effectué quand l’acteur ne fait plus d’effort pour restituer le texte, il semble sortir tout seul de sa bouche. Tout se passe comme s’il le découvrait à chaque fois. L’inconscient gère alors totalement la restitution du texte et l’acteur peut prendre plaisir à revivre la situation. Il vit la transe de l’acteur, une immersion totale sans effort, uniquement concentrée sur l’instant vécu. Ce processus de mémorisation peut considérablement être accéléré grâce aux techniques d’autohypnose que beaucoup d’acteurs pratiquent sans le savoir.
L’hypnose est une communication avec l’inconscient, une collaboration équilibrée et sereine entre nos deux esprits, le conscient et l’inconscient. Un certain nombre d’étapes vont aider cette collaboration active : détendre d’abord le corps, savoir où l’on va, ensuite être à l’écoute puis prendre plaisir, découper l’information, jouer avec, s’immerger dedans, créer l’état émotionnel nécessaire, avoir confiance en soi et en ses capacités, être curieux de tout, s’attacher aux détails, affiner son regard, apprendre toujours et encore... Les étapes de l’hypnose sont aussi celles de la mémorisation.

Découvrez lors du 1° congrès sur la mémoire, le 24 septembre 2016 à Paris :

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