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Script hypnotique 9 : La boucle hypnotique

La poésie de pleine conscience

Le haïku est un exercice de pleine conscience.

Le haïku nous reconnecte  avec le monde

Ce petit poème en seulement trois phrases, très prisé des adeptes du zen permet de se reconnecter avec nos perceptions de l’instant présent.
En effet, il s’agit de traduire avec la plus grande sobriété possible ce que nous percevons de notre réalité présente. Il nous force à porter attention aux petits détails de la vie qui en font toute la saveur.
 Il nous oblige à la brièveté et plutôt que de se laisser envahir par les flots de pensées et de paroles, il est exercice alchimique de la recherche de la quintessence du vécu : extraire l’essentiel de ce que nous voyons, entendons, sentons, ressentons. Il nous éloigne de l’abstraction du mental pour nous connecter au monde qui nous entoure.
Ceux qui le pratiquent avec sincérité en ressente rapidement les bienfaits. Trois petites phrases que l’on découvre ou que l’on écrit soi-même avec l’ambition de nous recentrer sur le flux de la vie pour tenter d’en entrapercevoir la sublime beauté.
Lire ou écrire des haïkus agrandit nos vies, pour reprendre l’expression de Pascale Senk, l’auteure de « l’effet haïku ».
Le haïku est un poème court composé de trois lignes qui décrit une expérience vécue.
Traditionnellement, il est composé de 17 syllabes (5,7,5),. Il comporte un ancrage saisonnier qui est une invitation à observer ce qui se passe réellement autour de nous : la nature, les êtres vivants, le cycle des saisons... Il comporte également une césure rythmique ou grammaticale qui produit une rupture.
Santoka Taneda (1882 - 1940), un moine Zen a souhaité redonner de la liberté au haïku, en supprimant le recours aux 17 syllabes, à l’ancrage saisonnier et à la césure.
Qu’importe, l’essentiel est de lui conserver son esprit : trois phrases pour décrire une pure expérience vécue, une célébration du mystère de la vie, un condensé de l’énergie vitale.
En ce sens le haïku est thérapeutique : Il nous recentre sur l’essentiel, nous permet de percevoir la beauté de la nature, apaise nos pensées. Il nous coupe des illusions du mental, nous remet dans le flux de la vie

Ma rencontre avec une grenouille

Le premier haïku que j’ai découvert, je ne l’ai pas compris. Il m’est apparu à la limite de l’imposture. Pourtant, avec le recul, ces trois phrases m’ont toujours accompagné. Il m’a fallu la rencontre avec le saut d’une grenouille pour en percevoir toute la force et la puissance. Je ne savais pas à l’époque qu’il s’agissait de l’un des plus célèbres haïku. Pour le recevoir, il faut le laisser résonner en vous sans raisonner.
Il s’agit d’un poème de Basho, un grand maître du haïku :
Un viel étang
Une grenouille plonge
Ploc
Pour moi, incompréhension totale, trois phrases sans intérêt à la limite de l’escroquerie.
Et puis un jour, sur le bord d’une mare, j’ai vu une grenouille sauter dans l’eau. Tout à coup la scène et surtout le son m’a arraché à mes cogitations mentales et je me suis senti un instant parfaitement bien, libre et heureux. Les mots du maître me sont revenus et j’ai compris avec tout mon corps qu’il avait su extraire la subtilité de la vie. Le Haïku ne se comprend que si l’on saisi qu’il est un trait d’union avec une expérience vécue. Et que cette expérience est un reflet du cosmos, comme la goutte d’eau peut refléter un paysage ou comme le parfum retrouvé d’une fleur, un soir d’hiver peut nous immerger aussitôt dans un jardin, un matin de printemps.
Découvrez encore celui-ci, écrit par Kyoshi Takahama :
Un serpent s’est enfui.
Ses yeux qui m’ont regardé
Seuls restent dans les herbes.
Comme l’écrit le philosophe Michel Onfray dans Cosmos 
Le haïku réussi capte l’énergie dans les épiphanies du monde. Après lui, le silence s’impose. 
Michel Onfray adepte de cette poésie brève, écrit celui-ci un vendredi 14 février après le décès de sa compagne :
Sur la tombe
Un bouquet de fleurs
Saint Valentin
Que ce soit pour exprimer la beauté ou le mystère du monde, remercier, célébrer, alléger ou dire sa peine, accepter la mort, guérir… le haidjin, le poète qui écrit le haïku recherche des pépites de vie dans le présent en perpétuel mouvement.
Hino Sojo écrit :
Matin du nouvel an
l’an passé brûle encore
dans le poêle
Et Chiyo-ni écrit celui ci :
l’année s’achève -
les choses irritantes sont aussi
de l’eau mouvante.

Devenez un collectionneur d' instants de vie

Je vous propose de prendre un petit carnet, d’observer ce qui vous entoure et de laisser votre main écrire trois petites phrases courtes. Ne cherchez pas à faire bien. Ne vous jugez pas. N’écrivez pas pour les autres. Ecrivez simplement. Remplissez votre petit carnet, sans vous souciez de quoi que ce soit, si ce n’est de respecter l’essence du haïku : pas de bla-bla, ne cherchez pas à expliquer, ne cherchez pas à faire beau, à émettre un jugement, à énoncer une idée, ni à faire une métaphore, ou encore moins à généraliser… non. Rien de tout cela.
Le haïku est seulement une expérience vécue, une photographie du monde sans jugement. Il est simple et précis. Vos yeux pour voir, vos oreilles pour entendre, votre nez pour sentir, votre bouche pour gouter, votre corps pour sentir et ressentir et votre coeur dans son premier mouvement : émerveillement, joie, bonheur, tristesse, colère, gratitude, rire, humour, apaisement… et votre main pour le décrire.
Etre attentif à ce qui est, le vivre pleinement et le conserver en trois phrases.
Issa, un autre grand maître du haïku, écrit :
Nous sommes vivants
simplement moi et 
le coquelicot

Vos réactions (6)

Écrire un commentaire

par Marie . , il y a 4 ans

bravo!

par penelope , il y a 4 ans

Merci à vous

par Claude , il y a 4 ans

Bravo, très chouette Le Haîku ou comment être totalement dans la réalité pour s'en détacher. Merci.

par André. L , il y a 4 ans

Top Claude !

par Vincent , il y a 4 ans

J'adore les haikus, c'est humble et pourtant tellement puissant !

par bernadette , il y a 4 ans
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